Arche de Zoé, quand l'argent rend fou

Une association humanitaire totalement inconnue avant que le Tchad n'arrête ses dirigeants pour enlèvement d’enfants.

Association dont le but affiché est l’aide humanitaire, notamment envers les orphelins. Initialement elle est fondée pour venir en aide aux victimes du tsunami du 26 décembre 2004 en Asie.

L’association est créée par des amateurs de véhicules tous terrains et des sapeurs-pompiers. Leur président est Eric Breteau. Les autres membres dirigeants complètent la liste des condamnés du procès de N’Djamena.

En 2005 et 2006, l’association opère dans des zones sinistrées en Indonésie par le tsunami et lance l’opération Books for Children.
Elle installe des camps de réfugiés à l’ouest de Banda Aceh dans le but de fournir aux enfants des lieux de culture et de développement. Puis elle s'intéresse à un nouveau marché.

Le Darfour et le Tchad

Le Dargour une province du Soudan en proie à la guerre civile. L’association prétend vouloir évacuer mille orphelins dans l’opération Children Rescue. Elle prépare leur accueil par 500 familles qui doivent verser une somme d’au moins 1490 euros pour cela avec en vue l’engagement d’une procédure d’adoption. Cependant la loi du pays d’origine ne permettant pas l’adoption, cela était en fait légalement impossible.

Un Collectif des familles pour les orphelins du Darfour, le COFOD est organisé pour l’opération.

Mais finalement c’est le transport de 103 enfants qui est organisé et qui devaient partir en avion pour la France.
l’UNICEF et d’autres organisation humanitaires dénoncent cette entreprise.

D’après une enquête menée conjointement par l’Unicef, le Comité international de la Croix-Rouge et le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés:

L’arrestation

Le 25 octobre 2007 sont arrêtés les membres de l’association, le pilote de l’avion et l’équipage, les journalistes les accompagnant.

Le président du Tchad, Idriss Déby, déclare que les enfants ne sont en fait pas orphelins et parle d’enlèvement, de réseau pédophiles et de réseau de trafic d’organes.

Sont arrêtés 17 personnes dont:

Les chiffres varient selon les sources.

Le procès tchadien

Des mouvements de foule sont organisés au Tchad et des critiques fusent contre la France, accusée d’ingérence, notamment après les déclarations de Sarkozy promettant le rapatriement des inculpés, à la suite des journalistes libérés.

Le 3 novembre 2007, à l’occasion de la visite de Nicolas Sarkozy au Tchad, les trois journalistes sont libérés.
Le 9 novembre 2007, les trois espagnols et le pilote belge le sont à leur tour.
Le procès à lieu le 21 décembre 2007 devant la Cour criminelle de N’Djamena.

Les membres de l’association sont inculpés en France également pour enlèvement de mineurs et escroquerie et les espagnols pour complicité.

Le 26 décembre 2007 le cour condamne les six membres de l’association à huit ans de travaux forcés.
Ils doivent également avec deux autres condamnés, payer 6,5 millions d’euros (4,12 milliards de francs CFA soit 40 millions de francs CFA par enfant), aux familles.

Ils font une grève de la faim, pour protester contre leur condammation et les conditions carcérales très dures.

Application des accords internationaux

Par application des accords entre la France et le Tchad, les prisonniers on le droit de purger leur peine dans des prisons françaises.

Le 28 décembre 2007, ils sont rapatriés en France, et atterrissent à 21h10 à l’aéroport du Bourget. Ils sont placés à la prison de Fresnes.

Le tribunal correctionnel de Créteil était chargé de transformer la peine infligée par un tribunal tchadien en équivalent en droit français, selon le code de procédure pénale. Le 29 Janvier 2008 les huit ans de travaux forcés sont devenus huit ans d’emprisonnement.

Réactions des proches

Ayant toujours feint de considérer qu’un jugement avait à être prononcé, ce n’était nullement le cas, les familles des coupables se sont laissées aller à un déluge de pleurs et d’insultes (Référence 20 minutes 29/1/2008):

« Voyous, salauds! » hurlent les proches envers les magistrats. »

« J’ai honte d’être française! » crie la soeur de l’infirmière Nadia Merimi.

« Vendus, charogne: » lancent certains aux journalistes.

Les cameramen et journalistes sont pris à parti par la foule ainsi que des africains partisans d’une condammation. On s’en prend à Nicolas Sarkozy et Rama Yade:

« Elle les a massacrés dès le premier jour… tout çà pour vendre des armes en Afrique » (Hélène Breteau).

Néammoins les condamnés, s’ils veulent bénéficier d’une grâce, devront la demander au président du Tchad.

Conclusion

Les journalistes présents au Tchad ont constaté que les 103 enfants concerné n’ont pas été récupérés par leur famille et vivaient toujours à l’orphelinat d’Abéché en février 2008. Ils seront rendus à leurs parents en mars 2008.
Les huit membres emprisonnés en France, après une demande de versement des fonds refusée par la France en mars, sont néanmoins grâciés le 31 mars 2008 et libérés le 1 avril.

Le 18 décembre 2008 Eric Breteau, se manifeste à nouveau et persiste contre tout évidence à défendre son action passée.
Il ouvre un nouveau site pour dénoncer les « mensonges des médias », ce qu’il appelle médiamensonge, néologisme aux allures infantiles (c’est de circonstance), et pour démontrer selon lui que tous ont tort et lui raison.
Pour cela il utilise un tournage réalisé par une ex-membre de l’association et journaliste de France 3, laquelle malheureusement pour lui le poursuit pour abus de confiance et recel.
Pourquoi le gouvernement du Tchad remet-il en liberté après quelques mois quelqu’un qui était condamné à huit ans de prison?

Mise à jour 13 février 2013

Le 12 février 2013, le tribunal correctionnel de Paris à condamné Eric Breteau, et sa compagne Emilie Lelouch à deux ans de prison ferme et un an avec sursis, plus une amende de 50000€ chacun. En entendant le verdict, les deux prévenus qui revenaient d’Afrique du Sud ont rit et applaudi. Apparemment ils n’ont pas bien compris le sens du jugement.

L’association Arche de Zoé est condamnée à 100 000€ et à la dissolution immédiate.