Si les luddites l'avaient emporté...
Ils refusaient la mécanisation et le remplacement des artisans par les usines...
Le gouvernement britannique plus particulièrement a réagi fermement contre le mouvement luddite en 1813 et condamné à mort ceux qui détruisaient les machines.
Mais on peut imaginer un gouvernement mou, décidant d'abandonner la modernisation pour préserver les emplois traditionnels, ce qui aurait réjoui Lord Byron qui soutenait le mouvement. On verrait alors ces anciens métiers préservés et à l'oeuvre autour de nous...
Pour habiller tout le monde, des dizaines de milliers de tisserands s'affairent sur leurs appareils. Il n'y aurait pas beaucoup de boutiques de confection, vu le prix des chemises, et il faudrait aller les chercher soi-même à pied ou en vélo...
Dans les bowlings, ces redresseurs de quilles s'empressent après chaque lancer de boule. Cela rend le jeu plus calme, la patience est de rigueur...
Les montres artisanales reviennent cher. Peu de gens peuvent se les offrir. Chaque matin, ces réveilleurs sillonnent les rues et se chargent d'ameuter les dormeurs qui sont venus s'inscrire sur la liste auparavant.
Les vendeurs de glaces vont sur le lac découper des blocs. Ils les distribueront ensuite aux magasins d'alimentation. Un métier hivernal.
Le chasseur de rats célèbre une chasse fructueuse.
Les chauffeurs de taxi travailleraient toujours en groupe. Cela créerait quatre emplois au lieu d'un seul.
Tout fabriquer à la main est assez fastidieux. Pour distraire ces ouvriers manuels dont le travail est trop répétitif, le lecteur leur raconte une histoire. A cette époque, cela devait être du Stendhal ou du Molière.
Et l'allumeur de lampadaire passait chaque soir éclairer les rues.
Que d'emplois préservés... Mais pas de mobiles ni de tablettes au programme...