Il n’aura pas le temps de faire autant de victimes que Jame Gumb, le tueur du film, confronté à Jodie Foster. Qui aurait cru que cet assassin, quand il s’est trouvé face aux policiers venu l’arrêter, serait allé se réfugier chez sa mère?
Pourtant les policiers ont mis peu d’empressement à lancer une enquête après la disparition de deux jeunes femmes à Longwy, en Lorraine.
Il mangeait ses excréments
Le 6 août 1991, sa famille signale la disparition d’Isabelle Le Nénan, attachée commercale, âgée de 20 ans. On retrouve sa voiture sur le parking d’un supermarché. On y trouve un sanchwich entamé.
Très étrangement, la police conclut à une fugue et classe l’affaire!
Le 13 septembre 1991, Isabelle Christophe disparaît à son tour. Elle était caissière et avait 21 ans. Ne trouvant pas le corps, les policiers toujours plein d’empressement décident d’écarter la thèse crimininelle et concluent qu’il s’agit d’un suicide. Ils ont retrouvé une lettre de la disparue dans laquelle se manifestait un état dépressif
On pourrait penser qu’il est plus difficile à un suicidé de cacher son corps, qu’à un criminel celui de sa victime, mais les policiers de Longwy voient les choses différemment.
Et le 20 octobre 1991, le corps de la première victime est retrouvé dans le bois de Turpange, en Belgique.
Dans la liste des délinquants sexuels, les policiers trouvent le nom de Vincenzo Aiutino. Il est fier de ses nombreuses affaires d’aggression sexuelles et d’exhibitioniste.
Les policiers le relâchent sans se donner la peine de perquisitionner sa maison ou se trouvent pourtant des objets appartenant à la victime.
Le 25 février 1992, Bernadette Tour, visiteuse médicale âgée de 40 ans disparaît. Son mari se rend chez le médecin où elle avait rendez-vous. Ce dernier l’informe qu’elle est partie après la consultation et qu’une personne se trouvait dans la salle d’attente. Il donne son nom: Vincenzo Aiutino. Le mari prévient la police.
Les policiers attendent Aiutino devant chez lui. Ils le voient arriver avec sa femme et son enfant. Ils restent on ne sait trop pourquoi en planque. Bientôt la famille remonte en voiture et repart.
On décide enfin de les interpeller, mais la voiture accélère. Commence une course poursuite. Aiutino franchit la frontière Belge ou les policiers n’ont pas autorité. Il leur échappe.
Un mandat international est alors lancé. La police Belge l’arrête tout bonnement chez ses parent. Il commence par nier les faits, mais confondu par le résultat de la perquisition, il finit par avouer trois meurtres.
Aiutino avait demandé à sa femme d’enlever les ampoule de la cave. Cela n’a pas vraiment arrêté les policiers qui y ont trouvé un canapé, et des traces de sang sur les murs. Ainsi qu’un bijou appartenant à la première victime.
Dans la cour ils trouveront une barre de fer tâché de sang, jetée là négligemment!
Le 6 mars 1998, Aiutino est condamné à la perpétuité avec une peine incompressible de 18 ans. Il pourrait sortir de prison en 2016.
Le scénario des crimes est toujours le même. Après avoir attiré les femmes dans sa voiture ou chez lui, le tueur propulse les victimes dans l’escalier de la cave. Il exhibe alors son sexe et leur propose une relation sexuelle. La victime, choquée et horrifiée pousse des cris. Le tueur furieux s’acharne sur elles avec une barre de fer. Il laissera sa dernière victime agoniser pendant des heures dans la cave, pendant qu’il prend le repas avec sa famille, puis regarde la télévision. Il reviendra dans la soirée pour l’étrangler.
Le fait qu’il ait répété trois fois le même rituel avec le même résultat laisse penser que son but réel n’est pas le viol, c’est la jouissance qu’il ressent, quand une femme le repousse, en la massacrant.
Le procès d’Aiutino révèlera une enfance particulièrement abominable sous le joug d’un père brutal qui l’obligeait à manger ses excréments et abusait de ses filles. Devenu adolescent, il multipliera les affaires de moeurs, obéissant à ses instincts sans aucun frein.
Son profil dénote un mélange de ruse et de stupidité, une absence totale de scrupule et un sens de la dissimulation fréquent chez les tueurs. Le psychiatre qui l’avait étudié après un premier viol, affaire classée comme simple case d’exhibitionisme par la magnanimité d’un magistrat instructeur, mais qui l’a quand même conduit en prison, le décrit ainsi: un psychopathe totalement irrécupérable.