Est-ce la police qui a fabriqué un meurtrier, ou Netflix qui veut fabriquer un innocent?
Une série télévisée de 10 épisodes, produite par Netflix à eu un énorme retentissement aux USA et dans le monde. Plusieurs personnalités connues ont recommandé de la regarder. Elle raconte l'histoire de Steven Avery qui a passé 18 ans en prison pour un crime qu'il n'a pas commis, et se voit condamné pour une nouveau crime alors que de nombreux éléments semblent montrer que les charges ont été fabriquées.
Une pétition sur le site de la maison blanche a recueilli 400000 voix pour que Steven Avery soit gracié. La pétition demande au président de le gracier, ce qu'il ne pourrait pas faire, car ce n'est pas une sentence fédérale, seul le gouverneur du Wisconsin pourrait accorder la grâce.
Il a un QI de 70 selon son avocat, tout comme Brendan Dassey. A 18 ans il cambriole un bar à Gibson, il est condamné à 2 ans de prison. C'est en 1981. Alors qu'il est en liberté conditionnelle, en 1982 à l'âge de 20 ans. il est vu aspergeant le chat de la famille de gasoil et d'huile et le poussant dans le feu pour qu'il s'enflamme, et le regarde brûler en riant. Il prétend être arrivé après, mais on ne le croit pas, la libération est révoquée et il fera 9 mois de prison de plus. Dans la série on n'evoque que brièvement cet évènement: "Je l'ai poussé dans le feu. C'était le chat de la famille. J'étais jeune et stupide et fréquentait les mauvaises personnes". Cet incident montre un coté psychopathe et aussi le peu d'affection que l'on se porte dans cette famille.
En 1982, il épouse Lori Mathiesen qui a déjà un enfant.
En janvier 1985 il pousse hors de la route une femme en voiture et pointe un fusil sur elle, parce qu'elle s'était plainte qu'il s'était exposé devant elle. Voyant un enfant sur le siège arrière, il choisit de s'enfuir. Il s'agissait de la femme du Shérif du comté de Manitowoc où il réside. Cela ne lui portera pas bonheur.
Il est condamné durant l'été 1985 à 32 ans de prison pour le viol de Penny Beerntsen, une femme de 36 ans qui faisait du jogging. Il passe 18 ans en prison. En 2003 est exonéré par un test ADN du viol et libéré. Deux ans après, il réclame 36 millions de dollars de réparations au Conté du Manitowoc.
En 2005 il a 43 ans. Il est un des propriétaires du Avery Auto Salvage, une casse qui fait aussi commerce de voitures d'occasions, dans le comté de Manitowoc. Elle occupe un grand terrain et contient à l'époque 3800 véhicules plus ou moins décatis, dont la plupart fournissent des pièces de rechange. Avery vit dans une maison préfabriquée placée sur ce terrain et dispose d'un garage. Un mois après la plainte pour réparations, il est inculpé pour le meurtre de Halbach. Certains n'y voient pas une coincidence.
Elle a 25 ans en 2005, est originaire de St. Johen dans le comté de Calumet, dans le Wisconsin. Elle travaille en freelance comme photographe pour le magazine Auto Trader. Elle se déplace dans une Toyota Rav 4 tout terrain pour prendre des photos de voitures à vendre. Le 31 octobre, elle à trois missions et la dernière est chez Steven Avery à Gibson près du lac Michigan, à 35 km de chez elle. Sa soeur met en vente un Dodge Caravan.
La femme d'Avery est en prison le 31 octobre 2005 ayant été condamnée pour conduite en état d'ivresse (pour la 5ème fois). Elle appelle son mari au téléphone à 17h30 et 21h30 durant 15 minutes chaque fois. Elle sera libérée en mars 2006 donc 4 mois après. En avril 2007 elle sera condamnée pour émission de chèque sans provision. Elle est arrêtée trois fois en 2009.
Qu'elle soit en prison au moment des faits, peut expliquer les pulsions de Steven. C'est soi-disant pour "essayer quelque chose de nouveau" avec elle que Steven a acheté une paire de menottes et d'attaches pour les pieds. Une bonne surprise quand on sort de prison!
16 ans, neveu de Steven Avery, vit sur la propriété des Avery. Il a un QI de 70, donc est facilement manipulable et ses aveux sont suspects. Interrogé le 27 février les policiers pensent qu'il sait quelque chose et l'interrogent encore le 1 mars 2006. Ses dépositions sont contradictoires et confuses. Dans le transcript du 1 mars 2006, il voit Teresa parlant avec Steven sur le porche de sa maison, Elle portait un short blanc. (En fait elle portait un jean) Il va ensuite chez lui. Steven l'appelle pour avoir son aide vers 18h. Dans son garage il voit la voiture de Teresa et son corps à l'arrière. Steven lui dit que l'a fille l'avait embêté et qu'il lui coupera la gorge à lui aussi s'il répète quoi que ce soit. Elle porte un pantalon et un tee-shirt blanc ou noir (?). Ils posent les morceaux de son corps sur un chariot et les transportent ensuite dans le feu.
Autre version, le 31 il revenait de l'école spéciale pour retardés mentaux et revenait chez lui à 13h45, à coté de chez Steven Avery Il trouve une lettre pour Steven et va la lui apporter. Il voit un baril fumant et à l'intérieur, un appareil photo et un mobile. Il s'approche du mobile home et entend une voix de femme crier à l'aide. Il frappe à la porte et attend un long moment avant que son oncle n'arrive. Son oncle l'aurait alors conduit dans la chambe où Teresa était attachée et l'aurait incité à la violer. Puis ils regardent la télévision durant 15 minutes. Ils reviennent dans la chambre et Steven étrangle Teresa et l'incite lui à lui couper la gorge. Ils la placent dans sa voiture et vont au garage d'Avery. Dans le garage, Avery lui tire plusieurs balles avec son fusil dont deux dans la tête. Ils la transportent dans un foyer encore fumant, placent des pneus et des branchages sur son corps pour accélérer la combustion. Ils retournent au garage et le nettoient avec du gasoil, de l'eau de javel et du white spirit. Le doigt d'Avery saignait.
Quand Dassey retourne chez lui, sa mère voit des taches d'eau de Javel sur son jean et il lui explique avoir aidé son oncle à nettoyer le sol de son garage.
Autres protagonistes
Il y a au moins 5 autres suspects possibles, la plupart avec un passé de délinquant mais aucun de criminel. La cour d'appel a jugé que si certains d'entre eux auraient eu l'opportunité de commettre le crime, aucun n'avait de mobile ni de lien établi avec la victime. Ce pourquoi elle a confirmé la sentence. En fait il y a un mobile si l'on veut bien croire qu'ils aient tuée la victime juste pour faire accuser Steven...
Le procureur juge que le crime a été planifié plusieurs semaines à l'avance.
Outre les faits contesté, que l'on a retrouvé la voiture de la victime camouflée près de chez, des traces de son sang et son ADN à l'intérieur, une balle avec l'ADN de la victime dans son garage, ses ossements calcinés derrière sa maison, le témoignage de Brendan Dassey, d'autres faits désignent encore Steven Avery.
La maison, le garage, le trou de feu sous une bâche
A l'âge de 20 ans, il asperge le chat de la famille de gasoil et d'huile, puis il le pousse dans le feu. Avec ses copains, il le regarde hilare prend feu et hurler de douleur avant de mourir dans d'atroces soufrances. Il nie les faits devant la police sceptique, mais cela le conduit en prison. Plus tard il les reconnaît en les minimisant, et les réalisatrices du reportage passent la dessus rapidemment.
Avery a acheté des menottes et un ustensile du même genre pour maintenir les pieds. Ils ont été retrouvés dans la maison. Il ne nie pas les avoir achetés, il y a avait un témoin, mais prétend en riant que c'était pour "essayer quelque chose de nouveau" avec sa femme, Lodi. Or celle-ci est en prison et ne sortira pas avant plusieurs mois!
Pendant son séjour en prison, Steven Avery confie à ses codétenus qu'à sa libération, il construirait une chambre de torture cachée où il pourait violer et tuer les femmes qu'il aurait kidnappées. Il leur montre même les plans du lieu qu'il a dessiné. Il leur explique aussi que le meilleur moyen de faire disparaître un corps est de le brûler.
La victime a visité auparavant l'entrepôt d'Avery. Il l'avait reçue avec une serviette entourée autour de la taille et elle avait rapporté que son comportement était terrifiant. Elle dit alors à son employeur, AutoTrader, qu'elle ne voulait pas y retourner.
Cependant Avery a demandé à AutoTrader qu'il lui envoie la même jeune femme qui était venue la dernière fois.
Il lui a ensuite envoyé en texto en se faisant passer pour sa soeur. Elle est donc revenue, le 31 octobre 2015, jour de sa disparition.
Il lui téléphone deux fois à 14h24 et 14h25 en cachant son identité derrière le code 67. Il l'appelle ensuite à 16h35 (après le moment estimé du meurtre) sans cacher son numéro. Les enquèteurs pensent que le dernier appel est un alibi: Il veut faire croire qu'elle n'est jamais venue et fait semblant de l'appeler pour demander pourquoi. Il n'a pas donné de raison à cet appel.
La maison d'Avery a été si parfaitement nettoyée qu'on ne trouve pas l'ADN de Brendan Dassey qui était pourtant familier du lieu (il conduisait aussi la voiture de son oncle). Evidemment on ne trouve pas non plus celui de la victime. Il en est de même pour le garage.
Brendan Dassey aurait raconté à la cousine de Steven, Kayla Avery (14 ans), en sanglotant, avoir participé au meurtre avec Steven. Il fait ensuite des aveux plus ou moins crédibles à la police. On a l'enregistrement d'une conversation avec sa mère qui l'incite à revenir sur ses aveux, ce qu'il fait. Plus tard Kayla revient aussi sur ses déclarations.
Le mobile. L'absence de sa femme et la pulsion sexuelle n'est pas le mobile fondamental, plutôt un catalyseur. Avery à passé 18 ans en prison à cause du témoignage d'une femme et en voulait aux femmes en général. Ce n'est pas très intelligent, mais avec un QI de 70, il se trouve qu'il ne l'est pas. Rapellons qu'en prison il faisait des croquis de salle de torture pour y enfermer des femmes. Et les menottes et autres instruments qu'il a achetés, on doute que ce soit pour jouer avec sa femme comme il le prétend.
Source 1, Source 2. Par le procureur Kratz.
Les réalisatrices clament qu'elles se sont bornées à faire un documentaire sur le système judiciaire. Elles ne sont pas concernés par les conclusions que l'on peut en tirer, qu'Avery soit innocent ou non.
Cependant, quand elle montrent quelque chose de défavorable envers Avery, elles en atténuent la portée et lui permettent même de présenter les choses à sa façon - avec les conseils des avocats - alors que les policiers n'ont pas ce luxe. On ne leur donne la parole que lorsqu'ils sont interrogés à l'audience par un avocat retors. Le passé d'Avery étant ainsi rapidemment expédié (le chat brûlé vif), elles enchaînent aussitôt avec quelque chose de plus positif (le mariage). Mais quand elles trouvent quelque chose de négatif envers les enquêteurs, l'épisode stoppe dessus et on lance la musique et le générique (par exemple la déposition de Coborn). Ces manipulations sont grossières mais ne semblent pas leur faire honte. Elle peuvent ainsi clamer avoir montré tous les aspects de l'affaire!
Si et quand des officiers de polices fabriquent des preuves, ils ne le font pas pour impliquer un homme innocent. (Episode 8)
On se demande qui fabrique les preuves en fait. ont-elles la preuve que ces indices aient été fabriqués? Nullement, ce sont des supputations.
Nous ne prétendons pas et n'avons jamais prétendu que la police a tué Teresa Halbach. (Episode 8)
Alors pourquoi en parler sinon pour le suggérer? Comme l'explique Kratz, cela revient à dire que des policiers auraient tué cette photographe, l'auraient démembrée, brûlé son corps, tout cela pour incriminer Steven Avery!
Trois épisodes sont faits principalement d'enregistrement du procès. Des morceaux choisis, d'une part, d'autre part ils sont juxtaposés dans le film ce qui peut leur donner un sens différent. Ce que le spectateur voit n'est pas ce qu'on vu les juges et les jurés. Cela rend les decisions de ceux-ci incompréhensibles et même, outrageantes!
On n'a pas retrouvé l'ADN de la victime dans la maison. Selon l'accusation c'est pourtant là qu'elle aurait été tuée. On n'a pas trouvé non plus l'ADN de Brendan Dassey sur aucun des objets analysés. Aucune trace d'ADN dans la maison (Episode 9). Or Brendan était familier du lieu. Il n'a pas pu ne pas laisser son ADN dans cette maison. Cela ne suggère-t-il pas un nettoyage approfondi qui aurait enlevé tout trace d'ADN de quiconque?
La chambre de Steven Avery
La clé que l'on trouve dans la chambre n'a pas l'ADN de la victime mais celui d'Avery. On trouve cela étrange d'autant qu'elle a été trouvée sur le sol alors qu'on ne l'a pas remarquée après plusieurs recherches sur les lieux. On en conclut qu'elle a été déposée par celui qui l'a trouvée, Colborn lui-même. Une autre explication serait qu'elle soit tombée après qu'on ait déplacé un objet.
Clé de la Toyota, il s'agit d'un double. Avec l'ADN d'Avery
Le sang et l'ADN d'Avery ont été trouvés dans six endroits différents de la voiture de la victime. Les avocats disent que peut-être ces traces ont été ajoutées après coup par la police. En ont-t-ils la preuve? Son ADN a été trouvé sur des attaches sous le capot de la voiture qui ne provient pas du sang mais de la transpiration. Les policiers avaient des échantillon de son sang de l'affaire précédente, mais avaient-ils un échantillon de sa sueur?
Les réalisatrices s'étonnent: S'il est coupable, pourquoi Avery n'a-t-il pas utilisé le compacteur pour se débarrasser de la voiture en la réduisant à un tas de ferraille. Il sait s'en servir et l'avait fait peu auparavant.
Il y a une bonne explication à cela cependant. Lorsque la disparation a été signalée, le 3 novembre, un policier est venu interroger Avery. Il n'a pas remarqué la voiture camouflée parmi un tas d'épaves. Mais Avery ne savait pas quand la disparition serait signalée, ce pouvait être le soir même, ou le lendemain. Si un policier était venu pendant qu'il était en train de concasser la voiture, il aurait difficilement pu se déclarer innocent. Par ailleurs cette opération est très bruyante, s'entend et se voit de loin. On ne compacte pas une voiture sans raison. Avec dans les parages Scott Tadych et d'autres qui ne sont pas mécontent de le voir en prison, il aura préféré rester discret.
Le reportage montre qu'un échantillon du sang d'Avery prélevé lors de la précédente affaire était conservé dans une fiole. On a découvert un trou de seringue dans cette fiole et l'étiquette de protection enlevée. Le film fait tout une histoire de ce trou et ne manque pas de suggérer qu'on a pu prélever du sang dans cette fiole pour le placer dans la voiture. Mais il est courant de mettre le sang dans la fiole à l'aide une seringue, cela explique le trou. Par ailleurs on ajoute de l'EDTA au sang pour le conserver. Une expertise sur trois échantillons par le FBI n'en a pas trouvé dans les traces de sang sur les lieux du crime.
Cette expertise est bien sûr contestée par le défense. Mais mettons nous à la place des policiers. S'ils avaient prélevé du sang dans la fiole et l'avaient déposé dans la voiture, ils sont très chanceux que l'EDTA ne soit pas apparu dans les analyses. Sinon, quel scandale cela aurait été! Cela aurait suffit à disculper Avery, ce à quoi ils ne tenaient pas certainement.
Des débris d'ossements de la victime ont été trouvés dans trois feux de camps allumés derrière la maison d'Avery. Le reportage affirme (sans aucune preuve) que le corps a été brûlé ailleurs et les os amenés ici. Mais selon l'enquête, ces ossements étaient imbriqués avec des fils d'aciers venant des pneus de voiture utilisés pour attiser le feu (et peut-être cacher l'odeur). Le crâne de la victime comporte deux trous de balle.
Une balle du fusil d'Avery avec l'ADN de la victime a été retrouvée dans le garage, cachée sous une prise de courant. La défense affirme encore que les policiers l'y on mise eux-mêmes (sans preuve). Cette balle avait été tirée par le fusil trouvé dans la chambre d'Avery (et enregistré à son nom). Comme le fusil a été mis sous scellé, il a fallu que la balle ait été tirée auparavant.
Colborn interroge ses services sur le numéro d'un véhicule. On lui dit que c'est un véhicule disparu. Il demande "Toyota 1999". Deux jours avant qu'on ne découvre ce véhicule chez Avery. Cela suggère qu'il est face au véhicule et en fait l'avocat de la défense présente les choses de cette façon. Netflix termine théatralement l'épisode 5 sur cette intervention, laissant le spectateur dans l'impression que la police disposait du véhicule avant qu'on ne le découvre!
Pour donner l'année d'une voiture il faut lire et interpréter le code VIN (X correspond à 1999). C'est plutôt sur la base d'une description qu'il parle. Colborn venait d'avoir une conversation avec un enquêteur qui lui décrit la voiture disparue et lui donne le code VIN. C'est pour vérifier ces informations qu'il appelle ses services, il est facile de se tromper en transcrivant un code VIN.
De petites traces de sang dans le SUV, sur le tableau de bord, à l'arrière et sur le capot. Il s'était coupé le doigt, c'est normal. Mais aucune empreinte! Netflix s'étonne: s'il n'a pas laissé d'empreintes, il portait des gants et s'il portait des gants, comment son sang a-t-il pu couler de son doigt?
Une suggestion: il ne portait pas de gants, mais tenait un chiffon avec lequel il a soigneusement effacé tous les endroits qu'il a touché. En y laissant du sang. Autre possibilité: il a conduit la voiture sans porter de gants, puis est revenu essuyer les endroits qu'il a touchés, sans voir les traces de sang.
Le reportage ne dit pas s'il y avait des empreintes de Teresa sur le volant. Si c'est le cas évidemment cela pose problème. Sinon cela suppose qu'il a été essuyé. Vu la façon tendancieuse dont ont procédé les deux réalisatrices, j'estime qu'elles se seraient empressées de le dire si le volant n'avait pas été essuyé.
Les réalisatrices n'hésitent pas à rappeler (ce sont leur chiffres) que la Manitowoc à un budget de 80 millions, et les 36 millions que réclamait Avery sont une puissante motivation pour le voir condamner. Au début du premier épisode, on montre Avery sortant heureux de son précédent séjour en prison, son innocence reconnue, mais un homme déclare: "Le conté de Manitowoc n'en a pas fini avec vous. Il n'est même pas près d'en avoir fini".
Les policiers du comté auraient donc ciblé Avery parce à cause de ce procès. D'une part, ce ne sont pas les enquêteurs qui ont relié Avery à la disparition, ce sont deux amies de la victime qui ont retrouvée sa voiture. Immédiatement d'ailleurs le reportage en fait des suspects alternatifs, ce qui en fait deux de plus! Steven Avery lui en a designé 10.
D'autre part, si on y réfléchit, le comté n'a certainement pas envie d'avoir un second procès pour erreur judiciaire ou fabrication de preuve. Le procès qu'on leur fait ne les incite pas vraiment à recommencer.
Après que Teresa Halbach ait quitté la propriété des Avery, quelqu'un la tue dans des circonstances inconnues. Il brûle son corps sous des branchages et des pneus. Un feu similaire est fait au même moment chez Steven Avery. Il conduit le SUV de la victime dans la casse d'Avery, pour le faire accuser, soulève le capot et déconnecte la batterie (on ne sait pourquoi). Il dévisse les plaques d'immatriculation et les cache dans une autre voiture loin de là (pourquoi?). Il recouvre la voiture de branches et de pièces détachées. Il ne craint pas d'être vu durant tout ce temps.
Ensuite il transporte les ossements calcinés dans le trou de feu d'Avery. Il en transporte une partie dans deux autres foyers, pour être sûrs qu'ils seront découverts. Il met l'appareil photo et le mobile de la victime dans un baril.
Puis il attend que quelqu'un découvre le 4x4 qu'il a soigneusement caché. Ce quelqu'un doit découvrir la voiture avant Avery. Avery ne doit pas remarquer les ossements dans le foyer avant la police, il pourrait les faire disparaître.
L'inspecteur Colborn se trouve en face de la voiture le 3 novembre, c'est ce qui est suggéré. Elle ne pouvait pas être chez Avery, sinon on aurait été trop heureux de l'arrêter. Donc c'est lui qui l'y a mise, en attendant que par chance quelqu'un la découvre avant Avery.
Ensuite la police cache la clé du SUV dans la chambre d'Avery. Elle utilise un 22 long rifle comme celui d'Avery, et dépose un fragment de balle avec l'ADN d'Halbach dans le garage. Elle en outre a la chance que Kayra accuse Dassey et Avery. Elle force Dassey a confesser qu'il est complice du crime imaginaire, et a donner tous les détails de son déroulement. Elle prélève avec une seringue le sang d'Avery conservé dans un flacon dans les archives de l'affaire de 1985, y laissant un trou (il aurait fallu montrer que les flacons similaires n'en ont pas) et place des traces de sang dans le SUV. Elle n'a pas peur que l'analyse ne détecte le produit de conservation.
La police ajoute aussi dans la voiture des traces de sueur avec l'ADN d'Avery.
Netflix joue sur la confusion: la première condamnation de 1985 était constestable, mais la seconde qui a été obtenue d'après l'enquête d'une équipe différente, l'est-elle aussi?
On s'en prend aux policiers qui fabriqueraient des preuves (ce qui n'est pas prouvé) en construisant un argumentaire qui ignore de nombreux éléments qui le contredisent. La théorie des reporters est en fait bien plus invraissemblable que la théorie des policiers. Et si ceux-ci avaient vraiment planté des indices, ce qui n'est pas prouvé, ils auraient au moins l'excuse de vouloir mettre hors de nuire un criminel avéré, alors que les reporters trompent le public dans le but de faire de l'audience et de gagner de l'argent.
Steven Avery est un personnage de faible intelligence et mauvais, issu d'une famille de délinquants, qui ne s'adresse jamais à la police. Il savait que Brendan n'irait rien dire de lui-même à la police. Il croyait qu'il suffisait de cacher un appel téléphonique pour ne pas être identifié. Il a certainement planifié le crime, en se focalisant sur l'idée qu'il fallait faire disparaître certains éléments comme l'ADN et les empreintes. En fait seul le hasard a voulu que les deux filles ne trouvent le SUV dans sa casse, avant cela, aucune enquête approfondie n'avait été prévue chez lui. Avec plus de temps, il aurait pu faire disparaître toutes les preuves.
Si vous n'êtes pas totalement convaincu, regardez votre chat langoureusement assoupi sur la moquette et imaginez-le en train de brûler vif devant la face hilare de Steven Averty, cette pauvre victime d'une erreur judiciaire.
Le procès verbal de l'accusation (PDF, Anglais).
Les preuves ignorées par le documentaire (Anglais).
Mise à jour du 29 octobre 2018
Lynn Hartman a défrayé la chronique pour avoir eu une relation avec Steven Avery alors qu'il était incarcéré. Elle a depuis rompu cette relation et envoyé une lettre au magazine Bustle doit voici quelques extraits traduits en français. Les producteurs de la série ont réfusé de prendre en compte son témoignage qui ne va pas dans le sens de l'effet d'injustice qu'ils veulent obtenir, parce que c'est payant on doit le constater.
(Les producteurs du documentaire) ne veulent pas voir les lettres qu'il m'a envoyées ni que je révèle ce qu'il m'a dit au téléphone. Je crois que Steven Avery est un criminel violent qui se trouve là où est sa place.
Je voudrais ajouter que j'ai été trompée par la saison 1 de Making A Murder, comme de nombreux autres, et que je me sentais vraiment désolée pour Steven Avery et voulait honnêtement l'aider, et que j'étais vulnérable à ce moment dans ma propre vie, ce qui je crois était la situation parfaite pour Avery qui est un prédateur pour les femmes vulnérables.
Il m'a montré comme il était instable et violent et j'ai rompu avec lui.
Ecrit par quelqu'un qui le connaît bien!