La version moderne de la lettre de Jérusalem.Dans le roman Les Misérables de Victor Hugo décrit avec les lettres de Thénardier une variante de cette arnaque.
Les arnaques de ce genre, aussi étonnant que cela paraisse, ont un chiffre d’affaire annuel en milliards de dollars.
Et ces milliards, ce ne sont pas les sommes proposées dans les annonces mais l’argent que les victimes versent en croyant faciliter ces transferts.
Le principe est toujours le même, le correspondant, le plus souvent originaire d’un pays africain selon les exemples fournis plus loin, déclare avoir détourné une somme énorme et vous propose de la faire transiter sur votre compte bancaire contre un pourcentage.
Dans la filière ivoirienne le transfert s’accompagne d’une connotation « bouteille à la mer » puisque on est censé sauver une pauvre fille d’un sort funeste.
Je trouve plus qu’affligeant que des personnes puissent marcher dans des combines aussi grossières, et se faire « bananer » (expression ivoirienne) d’une aussi désolante façon, mais c’est un fait et il y a eu plusieurs reportages sur ce problème dans l’émission Sans Aucun Doute, aussi, si l’on veut que cela cesse, il faut que l’on en parle.
Lorsque le correspondant appâté par le montant du transfert, qui ne voit pas ce que cela peut lui coûter, et éventuellement apitoyé par le sort de la pauvre orpheline répond et se dit disposé à faire transiter l’argent sur son compte, moyennant le pourcentage en question, on lui demande cependant une petite somme, de 100 à 300€ pour effectuer le transfert.
L’argent est versé, mais premier contretemps (ce sera le début d’une longue série), la banque refuse le transfert, il lui faut un certificat de « propreté de l’argent », attestant que ce n’est pas le produit d’un trafic de drogue.
Nouveau versement de la victime qui reçoit un certificat ressemblant à un diplôme de certficat d’étude, ce qui pourrait bien avoir servi de modèle d’ailleurs.
Après quelques petits versements prélimaires, on va passer le seconde vitesse. Il faut que le correspondant voie effectivement l’argent. On lui donne rendez-vous en afrique ou dans un pays européen peu regardant, comme les pays-bas (et certainement pas en france où l’on pourrait se faire arrêter). Lors de cette rencontre qui a des allures de film d’espionnage, une valise est ouverte devant le correspondant et elle est pleine de billets effectivement.
Mais on constate selon les cas, soit que les billets sont entièrement noircis, soit que le numéro est caché, « codé » selon les termes de la filière.
Heureusement il existe un produit spécial pour « blanchir » les billets, et on fait d’ailleurs une démonstration devant la victime.
Mais un nouveau contretemps se produit, la bouteille contenant ce produit s’est brisée, il faut en commander une autre et c’est un produit (on se sait pas lequel) très onéreux qu’il faut faire venir de l’étranger. La victime qui a vu la valise de billets n’hésite plus à piller la forturne familiale ou à détourner des fonds pour fournir la somme nécessaire, se disant que ce serait facilement remboursé.
Et cela continue ainsi indéfiniment, on va de contretemps en contretemps, chacun requérant un nouveau versement, jusqu’à ce que la victime ait été totalement dépouillée de la moindre somme dont elle puisse disposer ou qu’elle puisse se procurer.
Prendre un peu de recul est ce que ne savent pas faire les victimes. Elles ne se demandent jamais d’ou pourrait provenir cette somme astronomique qu’on leur propose et se contentent de certificats et autres attestations que n’importe quel écolier pourrait imprimer sur son ordinateur.
Il existe de nombreux types d’arnaques sur le web, comme on le verra plus loin sur cette page, mais le principe du transfert de fonds est principalement le fait d’africains. Je crois que cela est probablement dû à l’image réductrice qui est véhiculée par les médias et facilement adoptée par des esprits simples, de l’africain misérable et simplet, ayant besoin perpétuellement de notre aide. L’africain lui-même à souvent une autre image tout aussi réductrice de l’européen, quelqu’un de riche que l’on peut aisément apitoyer et qui débourse facilement son argent. Ces deux principes réducteurs se combinent pour que, selon les termes imagés du dialecte ivoirien, la victime puisse se faire « morlocker ».